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Maintenant que les prix restent stables, la crise de l'énergie est-elle passée ?

23 mai 2023

Les prix de l'énergie semblent se stabiliser. En soi, c'est une bonne nouvelle mais il vaut mieux continuer à ne dormir que d’un œil. La situation internationale reste précaire. Investir dans des économies d'énergie structurelles et dans le renforcement de l’utilisation des énergies renouvelables reste la meilleure garantie d'une réduction de la facture énergétique.

Évolution du marché de l'énergie : le prix du gaz poursuit sa baisse

Évolution du prix du gaz au cours de l'année écoulée (Source : theice.com)

Les prix de l'énergie semblent enfin naviguer en eaux calmes. Le prix du gaz pour livraison au cours du mois prochain sur le principal marché à terme néerlandais TTF est passé hier sous la barre des 32 euros pour 1 000 kWh. Bien que ce prix soit encore le double de ce qu'il était avant le début de la crise énergétique, la nouvelle est fondamentalement rassurante.

Malgré les sombres perspectives qui planaient pour l'hiver et les prix records enregistrés au cours de l'été dernier, nous avons traversé ces derniers mois à l’abri des pénuries de gaz et ce, sans devoir trop se déchirer la chemise. 

Facteurs contribuant à la stabilité des prix de l'énergie

Cela s'explique en partie par le fait que les ménages et les entreprises ont consommé beaucoup moins d'énergie. L'Union européenne s'est fixé comme objectif de réduire la consommation de gaz de 15 % dans l’ensemble des 27 États membres entre août 2022 et mars 2023. Selon les chiffres d'Eurostat, l'office européen des statistiques, cet objectif a été atteint haut la main : la consommation de gaz en Europe a baissé de 17,7 % par rapport à la consommation moyenne de gaz au cours de la même période des 5 dernières années. Dans notre pays, la diminution enregistrée s’élève à 14,5 %. Dans l’intervalle, les États membres de l'Union européenne se sont mis d'accord pour comprime également la consommation de gaz de 15 % au cours de l'année à venir.

Grâce à cette économie, les réserves de gaz de l'Europe étaient encore remplies à 56 % au début du printemps. À titre de comparaison, en mars 2022, elles n'étaient plus que de 26 %. Voilà qui est déjà un très bon point de départ pour atteindre l'objectif de 90 % d'ici l'automne prochain.

Incertitude sur les prix futurs de l'énergie

Il s'agit donc de signes très positifs, mais mieux vaut tout de même rester sur nos gardes. Si la période écoulée nous a appris quelque chose, c'est bien que les prix de l'énergie sont de toute évidence fort inconstants et imprévisibles. À cet égard, il faut surtout attendre avec impatience ce que nous réserve l'automne prochain. Cette incertitude porte également sur les prix de l'énergie pour livraison durant cette période-là : par exemple, le prix du gaz pour l'hiver à venir est environ 50 % plus cher que celui du mois prochain.

Facteurs susceptibles d’influencer défavorablement les prix du gaz

La situation géopolitique liée à la guerre en Ukraine est notamment un facteur d'incertitude. Déjà fortement réduit, l'approvisionnement de l'Europe par la Russie pourrait tomber complètement. En 2021, le gaz russe acheminé par gazoducs représentait encore 40 % de la consommation européenne de gaz ; depuis l'invasion de l'Ukraine par la Russie, cette dépendance s’est fortement réduite pour atteindre environ 7 %. Nous ne restons donc que partiellement dépendants du gaz russe.

En outre se pose encore la question de l'évolution de la demande mondiale de gaz naturel liquéfié (GNL), qui a joué un rôle très important dans l'approvisionnement de l'Europe en gaz depuis la crise énergétique.

De même, les prix actuels du gaz sont encore deux fois plus élevés qu'avant la crise énergétique. Ainsi, malgré la baisse, les prix se situent toujours à des niveaux plus élevés que la normale. Nous supposons que les prix ne redescendront pas de sitôt sous les niveaux actuels, vu l’accroissement de notre dépendance au GNL, plus cher que le gaz par gazoduc.

Importance des énergies renouvelables et des économies d'énergie

Une chose est sûre : nous devons réduire notre dépendance à l'égard des combustibles fossiles dans les années à venir. La voie à suivre est claire : s'engager davantage dans des économies d'énergie structurelles et des investissements dans les énergies renouvelables. C'est non seulement important pour opérer la transition vers une société climatiquement neutre, mais aussi pour ne plus être le jouet des prix élevés et fluctuants de l'énergie.

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