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Quand les banques augmenteront-elles les taux d'épargne ?

10 novembre 2023

Une augmentation des taux d'intérêt sur les comptes d'épargne est possible pour autant que les banques répondent à nos exigences. En effet, le faible taux d'intérêt des comptes d'épargne est dû à un manque de concurrence entre les grandes banques, un problème pour lequel il existe des solutions concrètes, confirme également l'Autorité belge de la concurrence. 

Les taux d'intérêt des comptes d'épargne vont-ils augmenter ?

Quand les taux d'intérêt des comptes d'épargne belges augmenteront-ils ? Cette question est plus que jamais d'actualité, car ces taux d'intérêt restent bien inférieurs aux taux du marché.

Pour le moment, la Banque centrale européenne semble avoir mis fin à ses nombreuses hausses de taux d'intérêt, tandis que les grandes banques belges commencent à peine à les relever, et avec prudence. Et si certaines d’entre elles se targuent aujourd'hui de proposer des taux d'intérêt allant jusqu'à 3 %, ce pourcentage ne sera en réalité jamais atteint.

Les comptes les plus anciens de ces grandes banques - qui détiennent la majeure partie de l'épargne belge - offrent encore des taux d'intérêt inférieurs à 1 %. Par exemple, le taux d'intérêt de BNP Paribas Fortis, la plus grande banque belge, n'est que de 0,75 % sur son principal compte d'épargne. Nous estimons qu'il s'agit là d'un taux de rendement scandaleusement bas.

Pourtant, il y a de la lumière au bout du tunnel, puisque l'Autorité belge de la Concurrence (ABC) soutient notre demande d'une plus grande concurrence dans le secteur bancaire.

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Les banques peuvent augmenter les taux d'épargne

Une augmentation des taux d'épargne ne sera possible que s'il y a plus de concurrence entre les banques. Et pour obtenir cette concurrence accrue, l’ABC propose les solutions suivantes : 

  • Fusionner le taux de base et la prime de fidélité en ayant un taux d'intérêt unique ;
  • Transférer les numéros de compte en cas de changement de banque ;
  • Accroître la transparence des frais bancaires ;
  • Introduire la neutralité fiscale pour les produits d'épargne. Actuellement, les taux d'intérêt des comptes d'épargne réglementés sont exonérés d'impôt jusqu'à un certain montant, alors qu'il n'en va pas de même pour les autres investissements. Le traitement fiscal devrait donc être le même pour tous les produits d'épargne.
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L'argument des banques pour ne pas augmenter les taux d'épargne

Du côté des grandes banques, le discours est bien rôdé quand il s’agit de justifier la lenteur de la hausse des taux d'épargne. Elles avancent notamment l'argument du nombre élevé de prêts accordés (aux ménages et aux entreprises) à une époque où les taux étaient très bas. Dès lors, les banques recevraient un montant d’intérêts trop faible pour faire remonter les taux des livrets.

"En réalité, les banques placent également une énorme quantité d'argent auprès de la Banque centrale européenne", pointe Julie Frère, porte-parole de Testachats. Or, celles qui déposent leurs liquidités dans les coffres de la BCE bénéficient d'un taux de... 4 %. "Alors oui, les banques ont une marge de manœuvre pour augmenter les taux d'intérêt", ajoute-t-elle.

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Le gouvernement belge limite les taux sur l'e-DEPO

D'autant plus que les acteurs du secteur bancaire ne sont pas les seuls à rogner sur les taux d’intérêt. Via un arrêté royal, l'Etat belge a de son côté décidé de plafonner les taux sur l'e-Depo à 2,5 %. Une décision qui s'applique également aux dépôts déjà en cours, ce que nous contestons en tant qu'organisation de consommateurs.

Pour rappel, les dépôts doivent rester à la Caisse des Dépôts et Consignations pendant au moins un an pour être rémunérés. Les déposants qui voudraient retirer leur argent perdraient donc toute rémunération. Testachats a interpellé le ministre des Finances à ce sujet. 

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Nous demandons un taux d'épargne plus élevé

Début juin, nous avons lancé une pétition en faveur d’une augmentation des taux d'épargne et elle a rassemblé plus de 13.000 signatures. Avec celle-ci, nous nous sommes allés rencontrer le ministre des Finances Vincent Van Peteghem et le ministre de l'Economie Pierre-Yves Dermagne : tous deux ont écouté nos demandes, qui sont largement soutenues par le rapport de l'Autorité de la Concurrence.

"Nous espérons que le gouvernement donnera suite aux mesures proposées, surtout si elles sont faciles à mettre en œuvre, comme la suppression de la prime de fidélité", conclut Julie Frère.

Testachats chez le ministre des finances pour l'augmentation des taux d'épargne

 
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