Les dépenses de santé compromettent les besoins de base
Ce que révèle le rapport de l’OMS
Le coût des soins de santé empêche un grand nombre de ménages belges de couvrir leurs besoins de base.
Un rapport de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), rédigé en collaboration avec le Centre fédéral d’Expertise des Soins de Santé (KCE), établit qu’en 2020 – la dernière année pour laquelle des statistiques sont disponibles – un ménage belge sur vingt (260 000 ménages environ) n’a pas pu faire face à ses besoins de base en raison du poids excessif de certaines dépenses de santé. Il s’agit de l’impossibilité de payer la nourriture, le chauffage ou le loyer. Ce chiffre grimpe à 8 % pour les ménages dont le chef de famille est au chômage, et à 12 % pour ceux qui figurent parmi les 20 % les plus pauvres en fonction de leur revenu.
Comparaison avec les autres pays d’Europe occidentale
Ces chiffres placent la Belgique au bas du classement des quatorze pays d’Europe occidentale faisant l’objet de cette enquête. Seuls l’Italie, le Portugal et la Grèce font moins bien. Chez nos voisins, le nombre de ménages devant renoncer à des besoins de base à cause de leurs dépenses de santé reste sous les 2,5 %, ce qui représente une différence considérable.
C’est surtout le coût de dispositifs médicaux comme les lunettes, les dentiers, les prothèses et les appareils auditifs qui a un impact important chez nous par rapport aux autres pays. Les ménages les moins favorisés subissent aussi le lourd impact du coût des médicaments, des tests diagnostiques et des soins ambulatoires.
Causes et conséquences
- Des paiements personnels (ticket modérateur et suppléments) sont réclamés sur quasi tous les services de santé et sont plus compliqués que dans les autres pays. Il est par exemple très inhabituel qu’on réclame d’abord au patient la totalité du prix avant de le rembourser partiellement par la suite via un assureur. Ce système est difficilement supportable par les ménages avec un faible revenu.
- Les frais des soins dentaires, des dispositifs médicaux et des médicaments vendus sans ordonnance ne sont pas suffisamment remboursés par la sécurité sociale.
Cette situation ne fait qu’agrandir le fossé sanitaire qu’on voit se développer chez nous depuis quelques années. En Belgique, l'écart entre les ménages les plus riches et les plus pauvres est sensiblement plus large que dans d’autres pays de l’UE. Nous continuons à réclamer l’accès pour chacun à des soins de santé abordables.
Solutions
Mesures à prendre par les pouvoirs publics pour améliorer la situation
Le rapport propose également une série de mesures susceptibles d’améliorer et de simplifier l’accès des groupes à faibles revenus aux soins de santé et de réduire l’impact des dépenses de santé, comme :
- La suppression des acomptes et des remboursements ultérieurs pour tous les soins de santé remboursés, ce qui revient à rendre obligatoire le système du tiers-payant pour tous les soins ambulatoires.
- L’inclusion de tous les services de santé (y compris, par exemple, les médicaments prescrits mais non remboursables et les soins psychiatriques de longue durée) dans la plafond du maximum à facturer (MàF). Une nouvelle réduction du plafond du ticket modérateur pour les familles à faibles revenus.
- L’octroi automatique de l’intervention majorée (réduction des tickets modérateurs) à tous les ayants-droits pour éliminer les obstacles administratifs à l’accès à ce droit.
- L’exonération des tickets modérateurs pour les ménages à faibles revenus.
- Réglementer de façon plus stricte le prix des dispositifs médicaux non couverts par l'assurance maladie
Ce que peuvent faire les ménages pour réduire leurs dépenses de santé
Pour ne pas compromettre vos besoins de base, peut-être envisagez-vous de reporter des soins de santé. Mais reporter des soins à court terme, c’est risquer d’aggraver à long terme ses problèmes de santé (et les coûts qu’ils impliquent) … Vous avez heureusement d’autres solutions pour économiser sur votre facture de santé.