Mobilité en ville : taxi, vélo ou métro ?
Qui gagne la course : taxi, vélo ou métro ?
Nos trois volontaires
Trois, deux, un, partez ! Nos trois volontaires, Philippe, Muriel et Ryan, se lancent dans une course à travers Bruxelles à vélo, en métro et en voiture. Il s’agit de tester la rapidité, la commodité et le confort de leurs moyens de transport respectifs. Le départ est donné à l’Atomium, vestige de l’Expo 58 et témoin d’une modernité révolue. À l’époque, les autoroutes, les héliports et les hôtesses de l’air supersoniques de la Sabena étaient les symboles d’un pays en plein mouvement. L’actualité d’aujourd’hui, ce sont les trottinettes et les vélos-cargos, et souvent les embouteillages et les plans de circulation.
Début de la course : de l'Atomium à Testachats
L’automobile reine nous a naguère donné les viaducs et les tunnels qui sillonnent encore Bruxelles. Mais la mobilité dans les grandes villes a beaucoup changé depuis lors et fait l’objet de plus de discussions que jamais. C’est ce que confirme notre enquête sur la mobilité à Anvers, Bruxelles et Liège. Pour confronter ces résultats à la réalité, Testachats a réuni trois Bruxellois habitués à des déplacements urbains. Le parcours : du Heysel à Testachats, près de la gare de Bruxelles-Midi.
Les modes de transport les plus courants pour les déplacements domicile-travail
10 h 20
Philippe enfourche son vélo, Muriel plonge dans le métro et Ryan saute dans un taxi. Selon notre enquête, la voiture particulière est de loin le moyen de transport le plus populaire pour les trajets domicile-travail, surtout à Liège (63 %, contre respectivement 40 % et 39 % à Anvers et Bruxelles). D’autre part, le vélo est très populaire à Anvers (37 %, soit deux fois plus qu’à Bruxelles et six fois plus qu’à Liège), tandis qu’à Bruxelles, les transports publics ont une large avance (32 %). Aller au travail à pied n’est pas si courant (8 à 12 % des réponses). Dans notre compétition, Muriel se rend d’abord à pied à la station de métro et Ryan prend un taxi qui l’attend. Philippe fait volontairement un détour : "De cette façon, je peux profiter des meilleures pistes cyclables. D’ailleurs, elles se sont beaucoup améliorées ces cinq dernières années".
La popularité des transports en commun
Et notamment le métro
Muriel est optimiste quant à ses chances d’arriver la première. "À Bruxelles, on peut se rendre à l’autre bout de la ville en métro en une demi-heure. Aller au travail en voiture n’est pas une sinécure". Muriel n’est pas la seule à le penser. À Bruxelles, le métro est le moyen de transport public le plus populaire. 57 % des Bruxellois prennent le bus, le tram, le train ou le métro au moins une fois par semaine. À Anvers et à Liège, ces chiffres ne sont que de 31 % et 22 % respectivement. A Liège, les usagers se plaignent principalement du manque de fiabilité et de l’irrégularité du service, ainsi que des temps de trajet trop longs.
L'expérience des volontaires
L'expérience du vélo de Philippe
10 h 28
Malgré son détour, Philippe dépasse le taxi de Ryan. "Dans un taxi, on peut profiter de la vue, et découvrir de nouveaux endroits", fait valoir Ryan en saluant Philippe. "Le taxi, je le prends surtout le soir, quand je suis fatigué. C’est rapide, confortable et sûr". Ses concitoyens le savent aussi. 19 % des Bruxellois prennent occasionnellement le taxi. A Anvers c’est deux fois moins et à Liège c’est seulement 5 %. L’offre y est peut-être pour quelque chose.
Les avantages du vélo
Les Anversois enfourchent beaucoup plus facilement un vélo. 23 % des Sinjoren, comme on les appelle, utilisent un deux-roues. Seuls 7 % des Bruxellois le font quotidiennement, comme Philippe. "Je roule à vélo pour la liberté et l’air frais. Parfois je fais un détour d’une dizaine de minutes pour prolonger l’exercice, ou pour la beauté des paysages. Mais c’est aussi un moyen de déplacement bien plus efficace et plus rapide, surtout à Bruxelles. Je prends les petites rues et j’évite les grandes artères. Et je m’en tiens à deux règles : être bien visible et signaler aux autres usagers de la route ce que je vais faire".
L'expérience du taxi de Ryan
10 h 36
Philippe pédale le long du canal. Muriel progresse sous Bruxelles. Le taxi de Ryan navigue dans une circulation exceptionnellement fluide. "Au Cambodge, d’où je viens, personne ne prend le taxi, sauf les touristes occidentaux. Tous les Cambodgiens roulent à scooter, parce qu’il n’y a pratiquement pas de transports publics et que, dans la circulation chaotique, le scooter est bien plus rapide". C’est la grande différence avec la Belgique : à Anvers et à Bruxelles, ils ne sont que 3 % et 4 % à se déplacer à moto ou à scooter au moins une fois par semaine.
Le moyen de transport choisi suscite aussi quelques remarques. Muriel : "En été, ça pue parfois dans le métro". Ryan : "Chauffeurs grossiers, mauvaise musique ...". Philippe : "Les vélos sont souvent volés".
Manque d'alternatives
Pour beaucoup de participants à notre enquête, la voiture reine conserve son trône en raison des inconvénients des autres moyens de déplacement, mais surtout du fait de l’absence d’autres solutions. C’est à Bruxelles que c’est le moins le cas (28 %), et à Liège le plus (57 %). Que ce soit à Bruxelles, à Anvers ou à Liège, toutes les personnes interrogées sont d’accord sur ce point : des transports publics de meilleure qualité, plus confortables et moins chers encourageraient l’abandon de la voiture.
L'arrivée à Testachats
10 h 42
Qui sera le premier à se présenter à la porte de Testachats ? Le taxi a mis à peine 21 minutes. "La voiture était prête et nous avons eu beaucoup de chance avec les feux de circulation" sourit Ryan, qui a dû puiser le plus largement dans son portefeuille : 39 euros pour la réservation et la course du taxi. Muriel n’arrive que quelques minutes plus tard, sans avoir déboursé un centime, grâce à sa carte d’abonnement payée par l’employeur. Philippe a mis quarante minutes, mais ça ne lui a pas coûté une goutte de sueur. "A mon aise, hein ! Le vélo n’est pas une course, mais un plaisir".
Du pain sur la planche
Tant Liège qu’Anvers et Bruxelles ont organisé en leur temps des expositions universelles. A l’époque, on rêvait de transports plus fluides et plus rapides. Aujourd’hui, notre enquête révèle que les habitants de ces villes en sont encore à s’interroger. En dépit des nombreuses améliorations depuis le couronnement de la voiture reine, il reste pas mal de pain sur la planche.
Soyez malin en matière de mobilité
Vous voulez en savoir plus sur la mobilité et les choix qui vous sont proposés ? Vous trouverez répondre à vos questions sur notre plateforme MobiGuide de Testachats. Nous vous aidons à faire des choix durables et judicieux.