Isoler en 5 questions
Isoler votre logement est un must absolu fain de réduire les pertes de chaleur et ainsi votre facture d'énergie. Mais vous êtes face à une offre énorme de matériaux, ce qui complique le choix. Pour vous guider, voici nos réponses à 5 questions fondamentales.
Quel est le meilleur isolant ?
Un isolant qui serait le meilleur, toujours et partout, ça n’existe pas. Chaque matériau a ses qualités, avec pour principal objectif la réduction des pertes de chaleur par les différentes parois: le toit, les murs et les sols.
Mais même une surface isolée laisse encore échapper de l’énergie comme tout matériau isolant reste un peu conducteur thermique. Ce phénomène est symbolisé par la valeur lambda. Moins le matériau est conducteur, plus cette valeur est basse et mieux le matériau isole (à épaisseur égale). La valeur lambda des matériaux d’isolation les plus courants se situe entre 0,020 et 0,040 W/mK.
Le choix d’un matériau avec une valeur lambda plus élevée n’est pas nécessairement à exclure pour autant. En principe, il suffit de prendre une épaisseur supérieure du même matériau pour arriver au même résultat final à condition, bien sûr, de disposer de l’espace nécessaire à sa pose.
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Quelle épaisseur d'isolation ?
Celle-ci ne doit pas se calculer en centimètres, mais en termes de résistance thermique du matériau isolant. Concrètement, il s’agit de la valeur R, sur laquelle se basent généralement les primes octroyées par les autorités. Cette valeur R est inversement proportionnelle à la valeur lambda. Donc, plus le R est élevé, mieux cela vaut.
Pour un même type d’isolant, on trouve souvent de nombreuses déclinaisons. Cela influence l’épaisseur nécessaire pour obtenir la valeur R.
Si vous voulez entrer en ligne de compte pour une prime régionale, il faut que la couche d’isolation atteigne une certaine valeur R. Vous trouvez ci-dessous les épaisseurs recommandées pour l’isolation du toit.
Attention : l’épaisseur exacte peut varier en fonction de la déclinaison de l’isolant qui est posé.
Epaisseur recommandée pour l'isolation du toit (en cm) (résistance à la chaleur R = ...) | ||
Matériau d'isolation | 5 m²K/W (à Bruxelles et en Flandre) | 6 m²K/W (en Wallonie) |
mousse phénolique | 10 | 12 |
polyuréthane | 11 | 13 |
polyisocyanurate | 11 | 13 |
polystyrène extrudé | 14 | 16 |
polystyrène expansé | 15 | 18 |
laine de verre | 15 | 18 |
laine de roche | 15 | 18 |
ouate de cellulose | 18 | 21 |
lin | 19 | 22 |
verre circulaire | 18 | 22 |
coton recyclé | 20 | 23 |
fibre de chanvre | 20 | 24 |
fibre d'herbe | 20 | 24 |
liège | 20 | 24 |
Bien sûr, en pratique, vous ne pourrez bien sûr pas toujours isoler autant que vous le voudriez. Vous serez par exemple limité par l’épaisseur d’un mur creux. Ou, si vous isolez par l’extérieur, vous risquez d’empiéter sur le terrain d’autrui (sur le trottoir, p. ex.), ou encore de vous trouver trop avancé pour assurer une jonction parfaite avec le toit. Et, lors de la rénovation d’un plancher, vous ne disposerez généralement que d’une hauteur limitée.
Que coûte l'isolation ?
Le coût d’une isolation est fonction de nombreux facteurs : le matériau choisi, son épaisseur, sa résistance au feu, sa forme (languetté - rainuré p. ex.), sa marque et le magasin où on l’achète, …En lors de la pose aussi des frais de la main d’œuvre. Demandez toujours plusieurs devis auprès de quelques entrepreneurs.
Quelques prix indicatifs
Voici quelques prix moyens notés entre septembre 2022 et janvier 2023.
Prix (en euros) parm² pour une valeur R = ... | ||
Matériau isolant | 5 m²K/W | 6 m²K/W) |
laine de verre (panneaux) | 15 | 19 |
coton recyclé | 24 | 30 |
fibre d'herbe | 26 | 32 |
fibre de bois | 32 | 38 |
polyuréthane | 35 | 35 |
chanvre | 38 | 45 |
lin | 40 | 55 |
Si vous voulez poser vous-même l’isolation, un bon conseil : comparez les prix dans plusieurs magasins et ne vous bornez pas aux magasins de bricolage. Les commerces spécialisés sont souvent moins chers.
Si vous faites effectuer les travaux d’isolation par un professionnel, vous trouverez ci-dessous quelques prix indicatifs. Sachez que les prix sont sujets à des fluctuations.
Poser une isolation sur base de laine dans un toit incliné, par exemple entre les chevrons : 75 - 85 € par m²
- Souffler de la cellulose dans un toit incliné : 85 – 110 €
- Poser l’isolation par-dessus le toit (toiture sarking) : 310 - 370 € par m²
- Isoler par-dessus un toit plat (toit plat chaud) : 185 - 310 € par m²
- Isolation entre les poutres en bois d’un toit plat (toit plat compact) : 75 - 85 € par m²
- Post-isolation de murs creux : 18 - 30 € per m²
- Isolation des murs par l’extérieur avec une finition en crépi ou en bois : 150 - 280 € par m², adaptations éventuelles non comprises.
- Isolation des murs par l’intérieur : 75 - 100 € par m², finition intérieure non comprise
- Isolation du sol contre le palfond de la cave ou le vide technique : 60 - 85 € par m²
- Isolation sur sol existant : 110 - 140 € par m²
En général, les investissements en isolation seront amortis dans un délai raisonnable, surtout lorsque vous procédez à l’isolation d’un toit incliné ou à la post-isolation d’un mur creux. Et même dans d’autres situations, vous finirez toujours par récupérer votre investissement, même si cela peut prendre 10 à 20 ans. Sachez que l’isolation est un investissement à vie et ne nécessite aucun entretien.
Eviter des problèmes d'humidité
Lorsque vous isolez, les risques de condensation peuvent s’aggraver dans certains cas. Une bonne ventilation du logement et la pose d’un pare-vapeur permettent de limiter ou d’éviter ce risque.
Ventiler et rendre l'habitation étanche à l'air
Vous pouvez vous faire une bonne ventilation de l’habitation, par exemple, en aménageant des grilles d’aération dans la menuiserie ou en installant des systèmes mécaniques de ventilation (système C ou système D). Car il faut éviter à tout prix les flux et les courants d’air incontrôlés. Les interstices entre les éléments isolants doivent être colmatés (avec un tape) ou recouverts d’une feuille qui pourra également faire fonction de pare-vapeur. Les plafonnages intérieurs contribuent à assurer l’étanchéité des murs à l’air.
Poser un pare-vapeur
En hiver, il fait évidemment plus chaud à l’intérieur qu’à l’extérieur, et l’air chaud peut être davantage chargé en humidité émanant de la transpiration ou de la respiration des occupants, ou provenant de la cuisine ou de la salle de bains. Or, cette humidité a tendance à passer de l’intérieur vers l’extérieur des murs, et à se condenser sur les parties froides de ces murs. Un pare-vapeur placé sur le côté chaud de l’isolation permet de prévenir ce phénomène.
Concrètement, il s’agit généralement d’une feuille (de polyéthylène ou d’aluminium), la même déjà mentionnée ci-dessus pour assurer l’étanchéité à l’air. Certains matériaux isolants peuvent assurer eux-mêmes cette fonction. Ainsi, le verre cellulaire est tout à fait étanche à l’humidité, et le polystyrène extrudé donne également de bons résultats à ce niveau. A l’inverse, des matériaux comme la mousse phénolique, la laine minérale ou les isolants à base végétale, ne font aucunement obstacle à l’humidité.
Au lieu d’établir une barrière, on peut aussi capter temporairement l’humidité dans des matériaux dits capillaires actifs, qui renvoient l’humidité à l’intérieur ou à l’extérieur en fonction des conditions dans l’habitation. On peut aussi utiliser un pare-vapeur présentant ce qu’on appelle une perméabilité variable. Il retient l’humidité quand c’est nécessaire, et la laisse passer à d’autres moments, quand le mur peut s’assécher.
Comment procéder en pratique ?
Il faut prendre toute une série d’éléments en considération avant de commencer à isoler.